Dans une Amérique du Nord dévouée corps et âme à l’argent, au dieu Dollar, le Québec détonne, beau comme le monde et sa nature, ses forêts, ses milliers de lacs et le fleuve St-Laurent, mais aussi original dans sa vision humaniste, empathique et francophone, métissage humain unique, issu de la Nouvelle France.
Parmi les nombreux talents québécois, je tiens à souligner le talent fou du réalisateur Denys Arcand et de sa bande d’acteurs, de techniciens et de complices et admirateurs.
Même si ses films sont trop rares, Denys Arcand met une triple force et saveur dans ses films
* la dimension humaine, plus forte que tout
* l’amitié, le doute, la peur
* les valeurs philosophiques, d’écoute et de bienveillance, qui dépassent l’argent (thème de son film de 2018 : ‘La chute de l’empire américain’ avec l’argent inutile d’un hold up).
Comme beaucoup, j’ai adoré ‘Le déclin de l’empire américain’ en 1986, à la fois précurseur, savoureux en dialogues et amitiés, à la fois drôle et profond.
Mais j’ai envie de vous parler aujourd’hui des ‘Invasions barbares’ de 2003, qu’il faut voir et revoir, avec les merveilleux acteurs Remy Girard (rôle titre), Stéphane Rousseau (fils de Remy dans film, également humoriste), Marie-Jose Croze et tous les autres acteurs, fins et talentueux.
Ce film, qui a bouleversé la Croisette et tous ses critiques, aurait dû remporter la Palme d’Or 2003, et je lui donne en tout cas ma palme d’or, sans hésiter.
Pourquoi ?
Ce film choral, honoré par le prix du meilleur scénario et pour son interprète Marie-Jose Croze, méritait beaucoup plus.
Suite du ‘Déclin de l’empire américain’, ce film mûri par 16 ans de réflexion, avec les mêmes personnages, est un grand crû, vif, profond, enivrant, plein d’émotion et d’intelligence.
Remy, atteint d’un cancer, réunit autour de lui son fils (Stéphane Rousseau), ses amis et les femmes de sa vie. Il est drôle et touchant, parle de la vie et de la mort, de générosité et de compassion.
Et parle des ‘Invasions barbares’ : drogues, maladies, gangrène administrative… auxquelles on pourrait aujourd’hui rajouter Talibans en Afghanistan (1999 et 11 Septembre 2001), privations de liberté, terrorisme, corruption et corrompus, lobbys déformateurs de réalité, gaspillages, infox, planète, journalistes et lanceurs d’alerte menacés, intimidés ou assassinés (Rapports GIEC, RSF, Amnesty, Anticor)…
Bref, avec des mots tendres, drôles et émouvants, Denys Arcand nous parle d’amitié et d’amour, des combats et valeurs humaines pour une transmission d’espoir et de vie et pour construire, ensemble, une humanité plus belle demain.
Auteur : François P. VALLET
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