J’ai été frappé récemment par la lecture d’une étude de l’Université de York, en collaboration avec des chercheurs Tanzaniens et des études forestières de terrain conjointes en Tanzanie.
Que dit cette étude ?
Des choses incroyables : La simple taille régulière de plantes parasites envahissantes dans une forêt dense suffit à multiplier la biomasse par 7 en cinq ans, fortement augmenter la biodiversité, dynamiser toutes les jeunes pousses et les petits arbres, étouffés et privés de nourriture par les racines des lianes et plantes parasites. Mieux encore, ces forêts résistent mieux aux feux de forêt, catastrophes en émission de carbone (record en 2016), médiatisées par la COP21.
Plus incroyable encore, cette étude a été corroborée par des études similaires au Panama, où les Français de Ferdinand de Lesseps ont creusé en pleine jungle la moitié du canal de Panama (1879-1889) et au Brésil, en pleine forêt amazonienne.
Les conclusions sont nombreuses :
1/ L’entretien de telles forêts primaires ou secondaires en taillant lianes et plantes parasites coûte 5,45$/hectare en Tanzanie, soit 200 fois moins que les 1.200$/ha en Ouganda voisin, pour simplement planter de jeunes pousses, sans enlever les lianes ou entretenir et suivre la forêt, donc sans certitude de résultats durables.
2/ La multiplication par 6 ou 7 de la biomasse en 5 ans est une stupéfaction pour les chercheurs. Si ces techniques étaient généralisées en Afrique, Asie, Amériques et pourquoi France ou Europe, alors l’absorption du carbone par les forêts terrestres pourrait plus que tripler et nous aider à stabiliser le climat mondial, le principal objectif de la COP21, tenue à Paris en décembre 2015, avec le vote historique de 1.5°C max d’augmentation des températures terrestres moyennes.
3/ Ce qui marche pour la taille des lianes et plantes parasites en forêts équatoriales marche aussi en permaculture et en taille de lierre, liseron et autres plantes parasites dans nos forêts en France, où ces plantes étouffent des millions d’arbres, recouvrent le tapis végétal et empêchent les jeunes pousses d’accéder à l’eau et surtout à la lumière, pour grandir.
Regardez: Vous verrez des milliers d’arbres en train de mourir dans les forêts de Fontainebleau, de Meudon ou de Tronçais, étouffés par du lierre ou des plantes parasites.
Dynamiser la France
La France souffre souvent de sinistrose ou de pessimisme par manque d’imagination, ou de vision long terme. Or la France a des potentiels humains et naturels exceptionnels : Des dizaines de milliers de brillants ingénieurs, médecins, pharmaciens, chercheurs, architectes, financiers, marketeurs, créateurs, infographistes, auto-entrepreneurs, TPE et PME.
Or, de quoi ont besoin ces Français extraordinaires et citoyens qui étudient ou travaillent en France ? D’eau et de lumière, comme les plantes des forêts équatoriales.
Je traduis : Ils ont besoin de visibilité, de trésorerie ou de petits financements pour se développer et grandir, pour investir et travailler ensemble. Et ils ont besoin de confiance de leurs proches ou d’un banquier, pour pouvoir dépasser le stade de micro-pousses, et ne plus être à la merci d’un animal ou du premier chevreuil qui passe par là.
Quels sont leurs freins et les tapis de lierre qui les empêchent de grandir ?
Les principaux freins sont les normes, formulaires, paperasses, déclarations et les mille-feuilles administratifs inventés par une sur-administration tentaculaire.
En effet, les administrations françaises ont quadruplé leur volume et multiplié par 7 leurs coûts de 1900 à 2016. Le nombre de fonctionnaires nationaux ou territoriaux (villes, agglos, départements, régions…) est ainsi passé de 1,3 million à 5,7 millions pour une population qui a à peine doublé de 35 à 70 millions d’habitants. Les Français sont-ils en meilleure santé que les Allemands qui ont 4,4M de fonctionnaires pour 84 millions d’habitants? Non !
Là où certaines déclarations étaient optionnelles, elles sont devenues toutes ‘obligatoires’.
Des milliers d’hôtels, boutiques et restaurants ferment ainsi chaque année à cause de l’application de ‘nouvelles normes’. Et si les ‘normes’ étaient les ennemies des emplois et en fait une maladie de ‘pays riche’, ou plutôt de pays qui se croît riche et appauvrit 35% de ses acteurs économiques.
Exemples vécus :
1/ Permis de construire passé de non obligatoire ou 3 semaines en 1900 à .. 3 à 24 mois aujourd’hui
2/ Échafaudages légers et solides en bambou en Chine, démontables en 1 journée vs échafaudages lourds métalliques coupants chez nous avec normes et 2-3 semaines de montage + 2-3 semaines de démontage.. facturées. Bilan : 6 mois pour construire un gratte-ciel en Chine, 14-24 mois en France plus.. temps de permis = 24 à 48 mois
La sagesse populaire dit « Le temps, c’est de l’argent ». Oui, mais est-on populaire ou sage dans l’application de normes obscures non comprises ? Non, impossible. Normes et complexité induisent coûts, temps de retard, blocages, absence d’exploitation de ressources durables pendant des mois, perte de compétitivité et perte d’emplois ou retard d’embauche et de diffusion de ressources pour des milliers de familles…
Quelle est la traduction de ‘jeunes pousses entrepreneuriales‘ en anglais ?
Start-ups’, oui, c’est bien ça ! Comme les milliers de start-ups qui créent des emplois en France, aux USA et dans le monde.
Que pouvons-nous en déduire à travers les lignes ?
Les jeunes pousses ont besoin d’un rayon de soleil et de quelques gouttes d’eau pour grandir.
Les vieilles lianes gigantesques ou les troncs de lierre consomment des centaines de litres d’eau et de nutriments tirés du sol.
Un premier emploi dans une TPE coûte 15.000€ à 20.000€ et 8.000€ à temps partiel.
Un premier emploi dans une PME de 4 à 10 pers. coûte 30.000€ à 60.000€/an.
Un emploi dans une grosse PME de 20 à 100 pers. Coûte 75.000 à 120.000 euros/an.
Un emploi dans une très grosse PME de 100 à 500 salariés coûte 120 à 250.000 euros.
Un emploi dans un village ou petite commune coûte 35 à 75.000 euros/an.
Un emploi dans une grosse ville (Paris), agglomération ou département coûte aux contribuables avec frais induits et charges de 200.000 à 700.000 euros/an.
Un emploi dans un ministère, cabinet ministériel ou administration centrale ou organisme ad hoc (de type Conseil Économique et Social) coûte 300.000 à 1,5 millions d’euros avec frais induits.
Pour la même pluie et quantité d’eau, on peut donc faire pousser des milliers de jeunes pousses ou quelques grosses lianes ou troncs de lierre, qui vont étouffer au final leurs arbres et les faire tomber.
Pour 5 millions d’euros, on peut donc, soit créer 5 emplois à 1M d’euros, soit 250 emplois à 20.000 euros dans des start-ups, TPE ou chez des auto-entrepreneurs.
Et au final, que voulons-nous ? Créer 5000 emplois pour 1.000 millions d’euros ou 250.000 emplois pour le même investissement? La France et tous ses citoyens doivent donc investir en priorité absolue dans les 4 millions de TPE, PME, start-ups et petits acteurs économiques plutôt qu’enrichir géants ou mastodontes, publics ou privés, qui ne créent pas d’emplois durables et en suppriment par leurs coûts induits, notamment une sur-taxation.
François P. VALLET, 9 août’2016
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