La fibre de lin est une fibre végétale libérienne, c’est-à-dire qu’elle est contenue dans la tige, et pas dans la fleur, contrairement au blé et au maïs. Il s’agit d’une fibre renouvelable, légère, résistante, avec de très bonnes propriétés acoustiques et thermiques. Le lin dispose d’atouts environnementaux majeurs, car toutes les parties de la plante peuvent être utilisées :
- la fibre,
- les graines,
- la paille,
- le bois,
- et la poussière, issue du teillage.
La culture du lin dispose de nombreux atouts environnementaux car
- Il s’agit d’une culture très sobre en eau, car elle ne nécessite aucune irrigation;
- Elle emploie très peu d’intrants ou engrais (5 fois moins d’engrais que la culture du coton);
- La totalité des co-produits issus de la transformation sont utilisés ou recyclables;
- Elle maintient la biodiversité des agro-systèmes et des paysages.
La France couvre 50 à 60 % du marché mondial du lin. Les principaux liniculteurs se situent en Haute-Normandie, ce département représente à lui seul 50 % des surfaces de lin français, avec une croissance régulière. C’est aujourd’hui une production locale, avec un potentiel de 100.000 emplois pour cette filière. Hélas, 90 % de cette production est expédiée en balles de textile en Asie, principalement en Chine, où la valeur ajoutée de la transformation est concentrée, provoquant une balance déficitaire entre une importation de vêtements en lin nettement supérieure en valeur aux exportations de matières premières.
Un mouvement de réintroduction en France de la filière de transformation du lin a débuté depuis moins de 15 ans. Mais il reste insuffisant. Quelques nouvelles usines ont été ouvertes ces dernières années dans le Nord de la France.
La mode, spécialité française et la confection haut de gamme sont les principaux débouchés de la production de lin, notamment en raison du grand confort (notamment pour les costumes, pantalons et robes) et les qualités techniques de la fibre de lin, qui offre des propriétés anti-statiques et de thermorégulation.
La fibre de coton est actuellement beaucoup plus utilisée que le lin par l’industrie textile, alors qu’elle est 10 à 30 fois plus polluante et qu’elle utilise beaucoup plus d’eau, dans un monde, où l’eau devient de plus en plus rare et coûteuse. Par manque d’offre, de marketing et de développement de la filière made in France, le lin ne représente hélas que 0,4 % du marché mondial des textiles, une goutte d’eau.
Cependant, du fait de son très faible impact environnemental, le lin pourrait monter d’ici 10 ans à 10% du marché mondial du textile, avec des effets vertueux sur la planète et l’emploi en France. En effet, la culture du coton (USA, Chine, Inde..) a besoin de beaucoup d’irrigation, mise en danger par le changement climatique accéléré.
Il faut en effet 7 000 à 29 000 litres d’eau pour produire 1 kg de coton, et le processus de production implique de plus l’usage du chlore pour blanchir le coton, qui pollue les nappes phréatiques, un double NON-SENS écologique absolu dans notre monde des accords de Paris (2015) depuis 7 ans 1/2.
La fibre de lin est un produit d’avenir, de nouveaux secteurs industriels comme l’aéronautique, le mobilier, la bioconstruction, et l’automobile intègrent le lin dans leurs innovations techniques industrielles, par exemple pour l’aéronautique, les fibres de lin sont 20% plus légères que les fibres de carbone, tout en étant aussi solides. Les ingénieurs européens ont déjà réussi à construire des ponts en lin et une utilisation pour des poutrelles de bâtiments, des façades ou des charpentes semble tout à fait possible, du fait des qualités de résistance du lin, ce qui en ferait une matière première SAINE, légère, résistante et recyclable pour l’industrie du BTP, qui produit seule plus de 11% des émissions de CO2 (béton, granulats, sable, énormes coûts logistiques) et de GES (Gaz à Effet de Serre) mondiales.
https://www.lelin-cotenature.fr/FR/un-pont-fabrique-avec-du-lin.html
Le lin peut aussi être utilisé dans la bioconstruction. En effet, les caractéristiques techniques de la fibre de lin sont proches de celles de la laine de verre et sont donc excellentes pour isoler les bâtiments et donc réduire massivement la consommation d’énergie des bâtiments, une des priorités européennes d’ici 2035 (propriétés acoustiques et phoniques de la fibre de lin).
Le secteur agroalimentaire se découvre aussi un grand intérêt pour les graines de lin, car elles sont à la fois source de fibre alimentaire, de minéraux, et de protéines végétales.
En effet elles contiennent des acides gras, de type oméga3, des anti-inflammatoires, beaucoup de lignanes et des vitamines (vitamines B6, acide folique ou vitamine B9, mais aussi du fer, du potassium et du zinc).
Les actions bénéfiques des lignanes du lin dans notre corps
Impliqués dans les mécanismes de défenses naturelles des végétaux, les lignanes (polyphénols) sont également très précieux pour notre organisme. Ces molécules protégent contre l’apparition de divers cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate, soit plus de 200.000 malades/an), de l’ostéoporose et des maladies cardio-vasculaires. Certains lignanes auraient pour effet de ralentir, voire de stopper la croissance désordonnée des cellules tumorales ou cancéreuses.
De par leur structure et leurs fonctions, les lignanes sont similaires aux hormones féminines (œstrogènes). Agissant au niveau des récepteurs cellulaires, ils réduisent les effets néfastes de l’excès d’œstrogènes ou compensent leur carence éventuelle.
Une fois ingérés par notre système digestif, les lignanes sont des précurseurs des phyto-oestrogènes, et ils se convertissent en leur forme active : l’entérolactone. Chez l’homme, l’entérolactone freine la transformation de la testostérone (hormone masculine) en œstrogènes (hormones féminines). De ce fait, il permet de maintenir un taux élevé de testostérone opérant, de freiner l’accumulation des graisses au niveau de l’abdomen et de protéger la prostate contre une croissance malsaine. Chez la femme, l’entérolactone permet de rééquilibrer les secrétions hormonales déficitaires lors de la ménopause, et de réduire la plupart de symptômes gênants (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles de l’humeur, etc…) de cette période de la vie.
L’industrie des cosmétiques et l’industrie pharmaceutique pourraient de la même façon trouver dans le lin des qualités aptes à remplacer plusieurs matières premières importées, impactant de façon lourde la balance des importations française (déficit de 160 milliards d’euros en 2022, la pire année depuis 1945).
Auteurs : François VALLET et Raynald HAAG, LFA – Lafranceaudacieuse.fr
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