Aujourd’hui, à peine 18.000 entreprises françaises exportent contre 400.000 en Italie et 1.500.000 en Allemagne. Ces chiffres expliquent à eux seuls pourquoi la France a un déficit commercial de 60 milliards d’euros par an contre un excédent de 180 milliards d’euros pour l’Allemagne. 17.000 sur 4 millions, autant dire une goutte d’eau, ou plus exactement une gouttelette parmi 4 millions de TPE et PME que compte la France, et un tissu export surtout constitué de PME de +50 salariés et de grands groupes. A la question que je pose régulièrement aux entrepreneurs « Pourquoi n’exportez-vous pas plus ? », la plupart répondent par
«Je n’ai pas le temps» ou «Je ne connais personne» ou «Je parle mal les langues étrangères». Quel dommage au vu de la qualité de leurs excellents produits!
De façon non suivie et non prioritaire, alors que ce secteur EXPORT est stratégique pour l’emploi et la compétitivité mondiale de la France, nos politiciens n’ont pas inventé grand chose dans ce domaine depuis 30 ans, sauf à travers une unification des aides depuis 5 ans environ au sein de la BPI et les fameux ‘champions de l’export’, identifiés par Michel NOIR, ministre du Commerce Extérieur entre 1986 et 1988.
Pour redynamiser l’économie de la France, lourdement touchée par les effets du Covid19 et de la pandémie au niveau mondial, le gouvernement a intégré le Volontariat International en Entreprises (VIE) dans son plan de relance Export avec trois séries de primes pour les entreprises possibles. La 1ère prime de 5.000€ est tournée vers les TPE et PME qui embauchent des jeunes VIE en contrats Export, avec un triple objectif
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soutenir les petites entreprises à l’export
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aider des jeunes diplômés bilingues, trilingues ou polyglottes, à gagner une expérience-clé à l’étranger, pour faire gagner leurs entreprises, et leur donner des opportunités de développement
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permettre à des TPE/PME, qui ne voient que leur marché restreint de 70 millions de consommateurs, de penser au marché mondial de 8,5 milliards de Terriens, en se focalisant sur quelques marchés Export choisis sur mesure, avec un Coach Export.
Renommé en 2000, sur la base des anciennes formules existantes, le Volontariat International en Entreprise (V.I.E) fête ses 20 ans avec plus de 200.000 jeunes depuis 36 ans, sous l’égide du Ministère des Affaires Étrangères, piloté par Jean-Yves Le Drian, et de Franck Riester, Ministre du Commerce Extérieur, la pâle copie du MITI japonais (Ministry of International Trade and Industry).
Dans ce cadre, 3.000 primes de 5.000€ (pourquoi si peu ? NDLR) sont ouvertes aux TPE/PME dès le 1er décembre 2020. pour nommer à demeure, dans des bureaux commerciaux Export propres ou partagés, de jeunes cadres chargés de développer les ventes dans un pays ou sur une zone géographique dédiée (Ex : Singapour pour le Sud-Est asiatique, Bruxelles pour le BENELUX, ou Hambourg pour Allemagne, Danemark et Suède, Stockholm pour la Scandinavie incluant la Norvège ou Zürich pour Suisse, Autriche et Allemagne du sud, Séoul pour la Corée, ou Osaka pour le Japon..)
« Les V.I.E sont une chance pour notre jeunesse : les milliers de jeunes volontaires sont l’incarnation concrète de la « culture de l’international » dont notre économie a besoin, et le réseau des anciens volontaires est une richesse inestimable pour notre présence économique et notre influence à l’étranger. Avec le plan de relance export, nous allons accélérer ces projets au bénéfice des jeunes diplômés, de nos entreprises et du rayonnement de la France » a déclaré Jean-Yves Le Drian.
Or, une étude, menée par de jeunes économistes français à la fin des années 2000, montre que chaque emploi en VIE crée en moyenne 10 à 15 emplois induits dans les TPE/PME, soit une marge brute supplémentaire de 500.000 euros/an, d’où un effet démultiplicateur très fort en emplois de cette mesure, si tant est qu’elle soit Dopée, suivie et associée aux aides BPI et renforcée par maillage dans toutes les régions de France, où la plupart des acteurs publics et privés ignorent ces mesures.
Je penche personnellement pour une Prime portée à 10.000€ pour les PME de moins de 10 personnes et même à 15.000€ pour les TPE de moins de 4 personnes, justifiant d’un solide PROJET EXPORT, avec objectifs concrets à la clef et déblocage suivi par un Coach Export ou un conseiller BPI.
« En 20 ans, l’aventure V.I.E a emmené près de 100 000 jeunes et 8 000 entreprises à la découverte de plus de 120 pays : c’est une ouverture au monde exceptionnelle, permise par un dispositif unique, que nous envient de nombreux pays », commente Christophe Lecourtier, Directeur général de Business France. « La crise que nous vivons a mis en lumière la résilience du dispositif : c’est pourquoi il est un pilier majeur du plan de relance. Le chèque V.I.E est un levier formidable pour encourager les entreprises et jeunes à se lancer dans cette aventure à l’international et ainsi soutenir notre économie », poursuit-il.
Associer des entreprises et des jeunes pour relancer la Croissance et l’Emploi
Dans le cadre du plan de relance export, le gouvernement a renforcé le soutien au Programme V.I.E. à travers le Chèque relance V.I.E et le financement de 30 «filières VIE» pour soutenir la mondialisation des industries et filières clés su savoir-faire français.
Objectif filières que je recommande: Deep-Tech, IA, Nano-technologies, Informatique, Ateliers Automatisés (Automatique et 3D), Aéronautique et Espace, Transports Verts, Algues et Food-Tech, Agro-Alimentaire et Vignobles, Logistique, Aéroports, ports et infrastructures durables et verts, Outremer Infras et Tech sur 5 continents avec plateformes renforcées aux Antilles, Guyane, Réunion, Nouvelle Calédonie, St-Pierre/Canada.
Alors que les crises du Coronavirus et de ses mutations a mis à genoux de grands pays, tels que USA, Brésil, Mexique, Argentine ou autres pays européens, les entreprises françaises, TPE, PME et ETI ont de réelles chances et potentiels à faire valoir à l’international. Les jeunes VIE-Volontaires en Entreprises peuvent être les fers de lance d’une découverte EXPORT, qui n’a que trop tardé pour de très nombreuses TPE et PME familiales. Une occasion aussi pour d’autres de découvrir de nouveaux pays.
Quelle est la différence majeure entre 2 entreprises avec micro-atelier en sous-traitance qui se créent en France et en Allemagne depuis 1981 ?
Au bout de 5 ans, l’entreprise allemande exportera en moyenne vers 51 pays avec CA Export >50%, l’entreprise française péniblement vers 5 pays, avec CA Export inférieur à 15%.
François P. VALLET, ESCP EUROPE Paris-Oxford-Berlin, Coach en EXPORT, Stratégie, PME et start-ups, Conférencier sur Europe, Asie, Export, Co-Opétition.
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