Victor HUGO (1802-1885) est un géant de la littérature, et sûrement le plus grand écrivain français de tous les temps.
Vénéré par ses concitoyens et condisciples, il était considéré comme tel au XIXe siècle et le peuple, lors de sa disparition en 1885, lui a fait des funérailles nationales, avec plus de deux millions de Français dans les rues pour l’accompagner à sa dernière demeure, de l’Arc de Triomphe au Panthéon.
Dès 14 ans, Victor HUGO dira : « Je veux être Chateaubriand ou rien ».
Victor HUGO est l’auteur de centaines de poésies, mais aussi de ‘La Légende des Siècles’, Les Misérables dont ‘Germinal’ et ‘Jean VALJEAN’ et de nombreuses autres oeuvres majeures.
Comme d’autres poètes et écrivains, Victor HUGO a aussi été père 5 fois (dont l’aîné Léopold, mort très jeune), et il a été totalement traumatisé par la disparition de sa fille Léopoldine (1824-1843), par noyade avec son mari, Charles Vacquerie (1817-1843), fils d’un armateur du Havre, à 19 ans, dans la Seine à Villequier, près de la maison de son époux, suite à un coup de vent violent et au naufrage de leur voilier.
Les deux poèmes qui suivent dont des Odes à ses enfants, qu’il adorait, et à sa fille aînée Léopoldine.
Je dédie ces poèmes de Victor HUGO à mes enfants, Alexandre, Anne-Sophie, Pierre-Louis, Claire et Anne-Charlotte, tous aussi brillants et merveilleux les uns que les autres, et dont les naissances ont été les plus beaux jours de ma vie.
LORSQUE L’ENFANT PARAÎT..
Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrit, on l’appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De la patrie et de Dieu, des poètes, de l’âme,
Qui s’élève en priant ;
L’enfant paraît, adieu le ciel et la partie
Et les poètes saints ! La grave causerie
S’arrête en souriant.
La nuit, quand l’homme dort, quand l’esprit rêve, à l’heure
Où l’on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L’onde entre les roseaux,
Si l’aube tout un coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d’oiseaux !
Enfant, vous êtes l’aube et mon âme est la plaine
Qui, des plus douces fleurs, embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S’emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N’ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n’ont touché notre fange,
Tête sacrée ! Enfant aux cheveux blonds ! Bel ange
A l’auréole d’or ! …
DEMAIN, DES L’AUBE..
(Hommage à Léopoldine, sa fille aînée)
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Voici, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai, les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Ces deux poèmes sont parmi les plus célèbres de Victor HUGO et ils montrent l’amour infini qu’il portait à ses enfants.
Victor Hugo a 13 ans lorsque Napoléon part pour l’île de Saint-Hélène, en Atlantique sud, au large de l’Afrique.
Tout d’abord proche de Louis-Philippe de 1830 à 1848, puis du prince Napoléon (futur Napoléon III), il se brouillera en 1851 avec lui pour d’exiler pendant 15 années sur l’île de Guernesey, de 1855 à 1870, où il recevra de nombreux visiteurs et admirateurs. Il sera élu député puis sénateur et finira ses dernières années dans la gloire.
François P. VALLET, ESCP EUROPE, rédacteur-en-chef du blog « La Frane Audacieuse »
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