En vieille étymologie française du XIIIe siècle, un ‘Brassen’ évoque un homme fort, de forte corpulence, aux bras solides. C’était probablement le surnom que l’on avait donné aux ancêtres masculins de Georges, de Louis (Jean-Louis), son père, ou Jules, son grand-père, et c’était aussi la propre corpulence de Georges Brassens, un chanteur considéré à tort dans ses débuts comme bourru, un peu sauvage et peu bavard. En fait, il avait le trac et était timide en arrivant sur scène, plus à l’aise en compagnie des chats de 1940 à 1952 puis toute sa vie, qu’avec certains humains, et mal à l’aise sous la pleine lumière des feux de la rampe, lui qui se voulait un homme libre, mais simple.
Georges est en fait né le 22 octobre 1921 de deux parents très différents. Tout d’abord un père, Louis Brassens, libre penseur, anti-clérical, maçon et peu bavard, et une mère, née Elvira d’Agrosa, le 18 novembre 1887, catholique fervente et convaincue d’origine italienne (villages de Gaeta et Cetara, près de Naples), dont la famille était arrivée vers 1850 à Sète. Elvira, sa mère, elle-même veuve d’un soldat tué en 1916, et mère d’une petite fille, Simone, demi-sœur de Georges, née en 1912 et son aînée de 9 ans.
De la même façon, en 1921, la ville de Sète s’orthographiait ‘CETTE’, du latin ‘Cetus’, voulant dire ‘baleine’. D’ailleurs la baleine est l’emblème de Sète, ville de pêcheurs, et elle est présente sur le blason de la ville.
Georges Brassens est déjà célèbre en 1964, lorsque le réalisateur Yves ROBERT lui commande cette chanson pour son film ‘Les copains‘, qu’il tourne à Ambert, en Auvergne, avec Philippe NOIRET, Pierre MONDY, Claude RICH, Guy BEDOS, Michael LONSDALE, Christian MARIN, Jean LEFEVRE, Jacques BALUTIN et Tsilla CHELTON. Le film sortira le 15 janvier 1965.
Cette chanson ‘Les copains d’abord’ fera partie de l’album de Brassens, qui sortira en novembre 1964 et sera l’un des titres vedettes des spectacles de Brassens des années suivantes.
Auteur : François P. VALLET, auteur, consultant, conseil start-ups et PME, et conférencier.
Pour consulter la vidéo de la chanson « Les Copains D’abord ».
Les Copains D’abord de Georges Brassens (1921-1981)
Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau,
Qu’on se le dis’ au fond des ports,
Dis’ au fond des ports,
Il naviguait en pèr’ peinard
Sur la grand-mare des canards,
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord.
Ses fluctuat nec mergitur
C’était pas d’la littératur’,
N’en déplaise aux jeteurs de sort,
Aux jeteurs de sort,
Son capitaine et ses mat’lots
N’étaient pas des enfants d’salauds,
Mais des amis franco de port,
Des copains d’abord.
C’étaient pas des amis de lux’,
Des petits Castor et Pollux,
Des gens de Sodome et Gomorrh’,
Sodome et Gomorrh’,
C’étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boeti’,
Sur le ventre ils se tapaient fort,
Les copains d’abord.
C’étaient pas des anges non plus,
L’Evangile, ils l’avaient pas lu,
Mais ils s’aimaient tout’s voil’s dehors,
Tout’s voil’s dehors,
Jean, Pierre, Paul et compagnie,
C’était leur seule litanie
Leur Crédo, leur Confitéor,
Aux copains d’abord.
Au moindre coup de Trafalgar,
C’est l’amitié qui prenait l’quart,
C’est elle qui leur montrait le nord,
Leur montrait le nord.
Et quand ils étaient en détresse,
Qu’leur bras lancaient des S.O.S.,
On aurait dit les sémaphores,
Les copains d’abord.
Au rendez-vous des bons copains,
Y’avait pas souvent de lapins,
Quand l’un d’entre eux manquait a bord,
C’est qu’il était mort.
Oui, mais jamais, au grand jamais,
Son trou dans l’eau n’se refermait,
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encor.
Des bateaux j’en ai pris beaucoup,
Mais le seul qui ait tenu le coup,
Qui n’ait jamais viré de bord,
Mais viré de port,
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards,
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord.
Auteur : Georges Brassens (1921-1981).
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